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Stras et Pixels
5 mai 2015

Quartier 3 – Destruction totale de Jennifer Haley, mise en scène de Louise Huriet et Christophe Muller 

Quartier 3

Comment ? Du théâtre sur Stras et Pixels ? Et bien si la pièce s’intitule Quartier 3 – Destruction totale, qu'elle est présentée par l'ARTUS (Théâtre Universitaire de Strasbourg), et qu'elle parle d'un jeu vidéo, je dis oui !

Du mardi 21 au dimanche 26 avril 2015, d'étranges événements venaient perturber le Théâtre du Cube nOir...

Quartier 3 met en scène un groupe d'adolescents voulant terminer le dernier niveau d'un jeu vidéo. Ce dernier est un peu spécial, car dans cette réalité virtuelle nommée « Le Quartier », l'univers peuplé de zombies dans lequel évoluent les joueurs est la reproduction fidèle de la banlieue où ils vivent réellement. Afin d'évoluer dans les niveaux, les adolescents doivent s'équiper d'objets et trouver des astuces pour éviter ou tuer les zombies.

Les parents, loin d'être des modèles et faisant pour la plupart partie de l'association du quartier, sont inquiets. En effet, eux qui veulent faire bonne figure et montrer à tous qu'ils ont des familles modèles, n'arrivent plus à communiquer avec leurs enfants qui ne font plus rien si ce n'est rester cloîtrés dans leur chambre à jouer.

Entre chaque changement de décor représentant les habitations des différentes familles, une projection façon stream ne montrant que le visage d'un joueur apparaissait. Il expliquait à d'autres joueurs la meilleure façon de réussir chaque étape du jeu, comme des soluces en somme.

On remarquait vite que les actions des gamers dans le jeu avaient une influence directe dans la vie réelle, et que la vie paisible du quartier allait rapidement être perturbée jusqu'à générer de graves conséquences.

L'intrigue me faisait légèrement penser au film Stay Alive, dans lequel les joueurs meurent dans la vraie vie s'ils se font tuer dans le jeu vidéo qu'ils trouvent au début du film. Navré pour cette parenthèse comparative, je ne pensais pas que ce film ni bon ni mauvais m'avait autant marqué...

Une mise en scène subtile et des interactions pertinentes, les acteurs magnifiquement imprégnés de leurs personnages passaient de rôle en rôle en restant convaincants. Les références telles que afk (away from keyboard), irl ( in real life), ou encore le célèbre noob (débutant) rendaient la pièce hilarante. Cela dit, on passait vite du rire à l'angoisse grâce à un rythme et une atmosphère poignante qui nous obligeait à nous scotcher à nos sièges. Entre lumières et bruitages stressants, le passage du virtuel à la réalité, du frag au meurtre, était intelligemment orchestré.

Nous pouvions identifier ici plusieurs questions relatives aux jeux vidéo : L'inquiétude des parents face à la violence de certains jeux, la motivation obsédante des adolescents à vouloir absolument finir un jeu quitte à devenir un no life, l'incompréhension et le manque de communication et d'arguments de la part des deux générations, les conflits générationnels, le repli sur soi face aux problèmes familiaux...

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Distribution : Sylvain Cometti, Joséphine Comito, Estelle Delville, Morgane George, Clémence Guedron, Jérémy Gruser, Nicolas Marlot, Olivier Meunier, Cécile Mourier et Jimmy Patouillard

Mise en scène : Louise Huriet et Christophe Muller 
Costumes : Joanne Haennel 
Scénographie : Lino Pourquié 
Création lumière : Thomas Fisseau
Création sonore : Thomas Billey 
Maquillage : Laure Giroult et les élèves de l'Ecole Candice Mack
Régie lumière : Les stagiaires de l'atelier "Éclairage scénique" de l'ARTUS
Création graphique : Nicolas Marlot 
Photographie : Xing Wei 

Traduit de l’anglais (USA) par Emmanuel Gaillot
Texte publié aux Editions Espaces 34


Plants vs Zombies Soundtrack. [Mini Games]

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